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AUGMENTATION DES CAS D’INFECTIONS RESPIRATOIRES A MYCOPLASMA PNEUMONIAE EN FRANCE

Les autorités sanitaires ont été informées d’une recrudescence inhabituelle de cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae y compris de cas nécessitant une hospitalisation chez les adultes et les enfants en France.

Mycoplasma pneumoniae est une bactérie dite « atypique » responsable d’infections respiratoires, très fréquentes chez les enfants de plus de 4 ans et les jeunes adultes. Elle représente après le pneumocoque, la deuxième cause de pneumonie aiguë communautaire (PAC) bactérienne [1]. La transmission interhumaine se fait via les gouttelettes et l’incubation est de 1 à 3 semaines.

L’immense majorité des infections à Mycoplasma pneumoniae sont bénignes et guérissent spontanément.

Le diagnostic clinique en ville peut être évoqué devant une pneumopathie, notamment si celle-ci est associée à des douleurs musculaires, des lésions dermatologiques et une cytolyse hépatique, tout particulièrement en présence de cas groupés en collectivité. L’antibiothérapie probabiliste de première intention d’une pneumopathie à Mycoplasma pneumoniae repose sur les macrolides, en monothérapie, selon les posologies recommandées.

Devant une pneumopathie bactérienne, et en l’absence de signes d’emblée évocateur de bactérie atypique (début progressif, signes extra-respiratoires, état général conservé, opacité non systématisée), le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/ acide clavulanique selon les recommandations habituelles. Dans ce cas, la réévaluation clinique à 48-72h de l’antibiothérapie initiale est impérative et le diagnostic de Mycoplasma pneumoniae doit être évoqué en cas d’échec, incitant à réaliser un changement antibiotique pour un macrolide après avoir réalisé une radiographie de thorax de contrôle pour éliminer un épanchement pleural et/ou une CRP.

La radiographie de thorax peut orienter le diagnostic devant un aspect d’infiltrat pulmonaire interstitiel diffus bilatéral. Les anomalies radiologiques sont inconstantes et le scanner thoracique low-dose présente de meilleures performances dans cette indication. Pour rappel, les investigations complémentaires dépendent de la gravité de la pneumonie et ne doivent pas retarder la mise en route d’un traitement probabiliste.

La confirmation du diagnostic d’infection à Mycoplasma pneumoniae se fait, si besoin, en milieu hospitalier par PCR[2] sur prélèvement respiratoire, pharyngé ou nasopharyngé et/ou par diagnostic sérologique. La PCR notamment multiplex est à privilégier permettant un diagnostic précoce. La prise en charge du test PCR par l’assurance maladie n’est actuellement pas possible en ambulatoire.

La présente alerte ne doit faire oublier la recherche en premier lieu d’une pneumopathie virale grippale, Covid-19 ou VRS.

Concernant l’investigation de ce signal, Santé publique France (SpF) poursuit ses analyses au niveau national afin de préciser les caractéristiques et la dynamique actuelle de l’épidémie communautaire à Mycoplasma pneumoniae. Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) assure un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques utilisés en période hivernale dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments.

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